Interview : Philippe Deparis, « BRI, les formes de l’ombre »

Dans la police depuis vingt ans, Philippe Deparis s’inspire de ses années d’opérateur à la BRI pour nourrir son premier roman, « BRI, les formes de l’ombre ». Il revient pour nous sur la genèse de ce livre qui nous plonge en pleine immersion dans cette brigade peu commune.

 

Comment décririez-vous le livre ?

Je dirais qu’il présente, sur une période courte, la vie des opérateurs au sein de l’unité avec leur vie familiale assez omniprésente dans le livre et dont, en général, on parle peu.

L’objectif était de faire découvrir, sur une semaine assez intense, le monde de la BRI aux personnes qui ne le connaissent pas et de leur laisser voir le large panel des missions qui peuvent y être effectuées : en police judiciaire, lors d’assistance à 6h du matin sur les forcenés, lors de prises d’otages, etc.

 

Il existe de nombreux livres sur la BRI. Pourquoi un nouveau ?

Des livres, oui. Des romans, non ! De mémoire, il ne me semble pas qu’il y en ait. Des films existent bien sûr…. En choisissant la forme du roman, la fiction me permettait d’avoir une latitude complète sur l’histoire.

 

Avez-vous puisé dans vos souvenirs à la BRI ?

Il y a des choses vécues qui ont été insérées dans l’histoire avec quelques modifications. En tous les cas, le livre évoque des éléments réalistes.

Même si l’histoire est racontée par l’un des personnages, pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène autant de personnages principaux ?

6 protagonistes, cela peut sembler beaucoup mais en réalité, c’est peu ! Un vrai groupe est plutôt constitué de 16 personnes. Mais présenter autant de personnages était impossible.

Pour que cela reste cohérent, j’ai d’ailleurs effectué, dans le livre, des rapprochements avec d’autres services qui viennent en renfort.

Proposer 6 personnages m’a permis d’avoir de la matière pour parler de la vie d’un groupe, des liens individuels, tout en ayant suffisamment de latitude pour faire ressortir différents caractères.

 

Comment avez-vous fait pour les définir ?

Pour ne pas me perdre, je me suis appuyé sur des gens que je connaissais. C’était l’occasion de faire un clin d’œil à mes amis en les plaçant en première ligne sans que personne ne puisse les identifier (NDLR : les prénoms ont changé).

C’était plus aisé pour moi de me baser sur des profils que je connaissais et que je modulais à souhait. Cela m’a permis d’avoir un canevas.

 

C’est votre premier livre. Comment s’est effectué le travail d’écriture ?

J’avais pour idée de départ de réaliser une BD et d’ailleurs nous en avons conservé la bible (NDLR : le descriptif des personnages) en début de livre, ce qui permet au final au lecteur de s’y référer et mieux cerner les profils présentés.

C’est en voyant la quantité de texte que j’avais que mon ami écrivain Pierre Dragon m’a plutôt conseillé d’écrire un roman. J’ai essayé de me couper de toute inspiration pour rester factuel mais sans être trop technique.

 

Pourquoi le choix de ce titre énigmatique ?

C’est la première chose que j’ai trouvée ! Je me suis mis à la place d’un forcené. Lorsqu’une colonne d’assaut rentre vous chercher, vous ne voyez que des ombres bouger, au travers des faisceaux lumineux des armes des opérateurs. Ce sont les forces de l’ombre. C’est assez impressionnant lorsque vous êtes en face. Je suis resté sur cette perception engendrée par ces formes de l’ombre.

 

C’est votre premier livre. Pensez-vous renouveler l’expérience ?

Mes proches qui étaient mes premiers lecteurs ont un peu insisté pour que j’écrive la suite : le tome 2 est donc déjà rédigé et je dirais qu’il est mieux que le premier ! Il y a plus d’action, toujours basée sur l’actualité française et internationale pour ne pas tomber dans la fiction pure.

En attendant sa sortie, j’ai écrit un autre roman et en parallèle, je termine… le tome 3 !