Portrait : Gonzague, pas de blues pour le pharmacien

Gonzague, 28 ans, est chargé de mission NRBC-E (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique et Explosif) au bureau planification du Secrétariat général de la Zone de défense et de sécurité de Paris depuis février 2019. Si rien ne prédestinait ce brillant docteur en pharmacie à planifier et anticiper les risques nucléaires, il semble avoir trouvé sa voie dans le périlleux exercice de protéger les populations.

 

Gonzague posant dans le superbe musée de la Faculté de Pharmacie de Paris, 4 rue de l’Observatoire dans le 6e arrondissement et dont nous remercions l’accueil.

Quand Gonzague débute ses études de pharmacie en 2010 à Clermont-Ferrand, il sait déjà qu’il souhaite faire un métier de contact et d’échanges : « Curieusement, je n’étais pas attiré par médecine, mais je souhaitais malgré tout être proche des patients, donc j’ai choisi, dès le lycée, de suivre le cursus de pharmacie ». Après une première année très exigeante, il poursuit ses études et enchaîne plusieurs stages durant cinq ans. Il part notamment deux mois à l’université de Californie, San Francisco (UCSF), puis rejoint les Élus Locaux Contre le Sida (ELCS), l’association de lutte contre le VIH/Sida et les discriminations, créée en 1995 par Jean-Luc Romero. En 2016, il passe son master 2 sur les impacts sanitaire à propos des accidents nucléaires de Tchernobyl et Fukushima puis, en 2017, soutient sa thèse de doctorat en pharmacie sur « La double stratégie française de distribution d’iode stable pour faire face à des rejets d’iode radioactif en cas d’accident nucléaire ». Son mémoire met en avant les réponses du gouvernement et définit la place du pharmacien face à un accident nucléaire pour limiter les cas de cancers de la thyroïde avec la prise d’iode stable.

Désormais, le jeune diplômé sait qu’il souhaite s’orienter vers le risque industriel et la santé publique. Pour son premier poste, il devient chargé de mission au pôle risques technologiques et NRBC-e à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). Il y reste trois ans avant de rejoindre la Zone de défense où il rédige notamment des dispositions pour le programme d’organisation des secours à l’échelon départemental en cas de catastrophe. Si son intérêt pour son prochain n’a pas changé, au fil du temps, il s’est mué en une envie d’agir sur une échelle plus vaste pour protéger les populations. Dans ce domaine, le travail ne manque pas. Si sa spécialité demeure le nucléaire, ses missions concernent aussi le transport de matières dangereuses, ainsi que la dimension Covid, elle aussi prise en compte dans ses réflexions et planifications. Le plan qu’il s’est fixé s’échelonne au moins sur les deux années à venir.