MÉTIER : la réserve civile, un second souffle
Prendre sa retraite à 55 ans peut faire rêver beaucoup de personnes, cependant, pour de nombreux policiers, quitter le métier et les collègues est parfois synonyme de crève-cœur. La réserve civile, prévue pour les policiers à la retraite, avec ses 90 jours par an de missions, s’impose alors comme une alternative enrichissante.
Témoignages de réservistes toujours partants pour de nouvelles expériences.

(De gauche à droite) : Olivier, Christian et Jean-Paul.
Lorsqu’il quitte la préfecture de police (PP) en 2013 à 55 ans, Olivier est encore un jeune major qui déborde d’énergie. Pour l’ancien formateur en activités physiques et professionnelles (APP), rempiler pour la « maison » est une chose naturelle. Lorsqu’au moment de la retraite on lui propose de devenir réserviste, il se dit : « Pourquoi pas ? ». Depuis trois ans, il vole donc de missions en missions. En août 2014, il a notamment préparé pour le Cabinet du préfet de police les commémorations de la Libération en diffusant au sein des différentes directions le magazine Liaisons, ou en accrochant les panneaux photos pour l’exposition sur les policiers résistants, place Louis Lépine. En 2015, il est au contact de la 21e compagnie pour gérer les questions de logistique, s’occupant des armes et autres gilets pare-balles à renouveler. La réserve, c’est pour lui un moyen de « rester actif tout en faisant de nouvelles rencontres ».
Christian, brigadier chef, ancien moniteur de tir en Seine-Saint-Denis, a quitté la PP en 2012, à 55 ans. Signer pour la réserve civile va lui permettre de rester au plus près de son métier et des collègues. Après avoir été durant deux ans au contact des armes comme formateur, il endosse la casquette de chauffeur poids-lourd « pour transporter notamment les matériels nécessaires aux élections professionnelles : urnes, palettes de bulletins, etc. ». Puis, il enchaîne avec la sécurité de la COP 21 pour le contrôle des visiteurs. Récemment, il a encadré le « parcours stress » des futurs gardiens de la paix, une « excellente expérience » où il a fait « la connaissance des policiers de demain et des psychologues qui suivent aussi le recrutement ». Toujours partant pour de nouveaux défis, il s’apprête à sécuriser le futur EURO 2016 entre juin et juillet. Comme il l’affirme, plus que jamais, avec cette nouvelle vie professionnelle, il est devenu « multicartes », s’adapte à chaque mission et « c’est très bien comme ça ».

(De gauche à droite) : Olivier, Christian et Jean-Paul sur l’installation d’un stand pour une opération de sensibilisation au risque de crue de la Seine, en appui du Cabinet du préfet, au service la communication.
Après trois décennies passées presque exclusivement en investigation, le major Jean-Paul tourne une page de sa vie en 2008. Mais à 56 ans, comme il l’affirme, il « n’est pas du genre à s’assoir sur son canapé pour regarder la télévision et ne rien faire ». S’il laisse derrière lui la brigade du réseau ferré et la gare d’Austerlitz, c’est pour se retrouver en commissariat dans le Val-de-Marne. Une mission d’accueil qu’il occupe cinq années de suite. Après les attentats de 2015, la préfecture de police de Paris fait appel à ses services pour venir en renfort au chef de poste du commissariat du 13e arrondissement. Il participe également à plusieurs opérations tranquillité vacances dans le 20e arrondissement. Content de poursuivre ses missions de police, il entretient secrètement l’espoir de pouvoir « renouer encore avec le judiciaire ».
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Initialement prévue pour les seuls policiers à la retraite, en vertu de la loi n° 2011-267 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars 2011, la réserve civile est désormais également accessible à l’ensemble des citoyens âgés de 18 à 65 ans. Le contrat d’engagement est établi pour une durée de 5 ans renouvelables.
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