« Le murmure des âmes perdues » de Georges Salinas
Nouvellement affecté à la tête de la brigade de répression du proxénétisme au 36 quai des Orfèvres, le commissaire François Delarocha n’a pas le temps de profiter de sa nomination dans ce service réputé qu’il est immédiatement confronté à une affaire bien étrange, sur fond de trafic humain, de drogue ou encore de terrorisme.
À l’occasion de son second roman « Le murmure des âmes perdues», George Salinas nous offre un polar haletant et vif qui s’inspire de faits réels.
Dans cet ouvrage, l’auteur révèle son souci du détail tout au long de son enquête. Passant d’une séquence à une autre sans perdre le lecteur, l’écrivain déroule les péripéties de son intrigue dans plusieurs villes de France et à l’international.
Tout commence à Paris. La nuit y réserve toujours son lot de surprises. Les policiers sont sur le qui-vive et leurs investigations les conduisent sur les traces de trafiquants en tout genre.
« Tous les policiers s’équipaient en silence, les sens en alerte. Le moment précédant l’action, était pour François, un moment indéfinissable. La peur de rater l’opération associée à l’envie d’en découdre lui procurait une excitation qu’il s’efforçait de canaliser ».
Immédiatement, l’ambiance est posée. Et les mafieux, eux aussi, dans le feu de l’action.
« Le portable de Joe sonna. Un message venait d’arriver. Il le consultait immédiatement : « les flics sont sur vous, tirez-vous ! »
Au coeur d’une brigade d’enquête
Au travers d’opérations de police très réalistes, le personnage principal nous guide dans les rouages de sa brigade, « la Mondaine », fort d’un vocabulaire et d’expressions pour le moins authentiques. L’auteur nous plonge au coeur du travail d’investigation de ce service de la police judiciaire. Les informations circulent avec une infime précision entre les protagonistes en charge de l’enquête.
Le commissaire Delarocha continue de suivre ses convictions malgré des interrogations qui vont surgir au sein même de son équipe. Son sang-froid redoutable se voit parfois confronté à une remise en question le faisant osciller entre sa vie professionnelle et sa vie familiale.
« Son ordre était raisonnable et sensé, mais comme tous les chefs, la responsabilité de ses actes était engagée »
Dans ce polar énigmatique, la vie de l’équipe n’est pourtant pas de tout repos. Des taupes se sont immiscées pour faire tanguer l’enquête et servir les intérêts personnels des uns et des autres. Au fur et à mesure, les regards se font de plus en plus insistants entre les collègues.
« François sortit du 36 avec une désagréable sensation de trahison. […] Et si la taupe des voyous, c’était lui, son ami ? »
Un fort ancrage historique
À l’instar de son premier roman « Le chat d’Oran », l’auteur prête une attention toute particulière au volet historique de l’enquête. Il enrichit ainsi son intrigue de faits liés notamment à la lutte contre le terrorisme en dehors de nos frontières.
Un travail de recherche et de documentation minutieux révélé par la justesse des descriptions des villes et des époques, qui vient se greffer à une enquête policière rondement menée.
« … le convoi qui poursuivait sa route vers la cathédrale de Maguelone que la famille Delarocha avait visité de nombreuses fois ces dernières années. Elle aussi, comme son Algérie natale, avait vécu, depuis sa création au VIe siècle, l’occupation musulmane, les destructions et les reconstructions… »
L’auteur
Le contrôleur général Georges Salinas, ancien chef adjoint de la BRI durant les attentats de 2015 à Paris, est aujourd’hui directeur du Groupe de la Sécurité de la Présidence de la République (GSPR). Il est l’auteur du Chat d’Oran, paru en 2019 chez Mareuil Éditions.
« Le murmure des âmes perdues » de Georges Salinas, Mareuil Editions, 267 pages