La sélection de la rédaction : les livres de fin d’année
Nos policiers ont du talent et un don certain pour l’écriture. Voilà pourquoi nous profitons de cette fin d’année pour vous faire découvrir quelques-uns de leurs ouvrages au travers d’une sélection aussi passionnante qu’éclectique ! Bonne lecture !
Le livre des Pourquoi ?
L’ouvrage intitulé « 15 histoires pour répondre aux pourquoi des petits » vient au secours de parents qui cherchent des réponses aux questions parfois déconcertantes des enfants. « Pourquoi ? » est l’une de leurs interrogations récurrentes.
Les thèmes abordés dans ce livre s’organisent autour d’une quinzaine de contes légers et ludiques rédigés par trois écrivaines spécialisées dans la littérature enfantine, dont Sabine du Faÿ, adjoint administratif principal à la préfecture de Police. L’auteure a concocté cinq histoires ayant pour thème l’une des questions qui reviennent souvent : Pourquoi faut-il dire bonjour ? Pourquoi les parents doivent-ils travailler ? Pourquoi ne se souvient-on pas de notre vie de bébé ? Pourquoi les parents n’ont-ils pas le temps de jouer ? Pourquoi vit-on différemment chez les autres ?
Toutes les histoires sont d’ailleurs suivies d’une fiche explicative rédigée par Geneviève Djenati. psychothérapeute de la famille, spécialiste à destination des adultes, pour les aider à répondre simplement aux enfants. Amusant et plein de bons conseils!
15 histoires pour répondre aux pourquoi des petits, éditions Auzou. 12,95 €
Sabine du Faÿ a rédigé une vingtaine d’ouvrages, albums et romans pour la jeunesse. Elle conjugue son travail d’écriture avec son métier de fonctionnaire de police au sein du pôle logistique du bureau de gestion opérationnelle à la direction de sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, dans les Hauts-de-Seine. Elle a également participé à la rédaction du numéro 118 du magazine de la préfecture de Police, Liaisons, intitulé La mystérieuse disparition de Jako (janvier 2018) présentant l’institution policière aux enfants. Elle travaille actuellement à un prochain livre de la même collection : 15 histoires pour apprendre de ses erreurs (à paraître en mars 2019 aux éditions Auzou).
« Immortel ad vitam », ou le polar fantastique
Fred a un physique banal et les poches trouées. Il n’arrive pas à garder une fille plus de trois semaines et sort de prison. Pour couronner le tout, c’est le jour où il essaie de se foutre en l’air qu’il apprend qu’il est immortel. Fred n’a pas de chance.
Jean, lui, est flic. Il pensait avoir tout vu après trente ans passés à la Crim’. Mais voilà qu’un beau jour, un de ses cadavres se paye le luxe de se tirer de la scène de crime. Pour lui c’en est trop et il est bien décidé à le retrouver. Il ne manquerait plus qu’il parte en retraite avec une affaire non élucidée…
Dès la 4e de couverture, Cécile Pommereau donne le ton de son premier roman, entre polar et fantastique. Oscillant entre ses deux personnages principaux, elle embarque son lecteur dans une histoire rocambolesque, teintée du langage familier – parfois cru – de ses protagonistes. De quoi offrir un pendant réaliste à ce pouvoir d’immortalité qui frappe Fred, malchanceux dont la vie va basculer bien malgré lui.
De son quotidien d’enquêtrice (NDLR : elle officie dans un commissariat de petite couronne), l’auteur puise des détails, des anecdotes et des bribes de vécu qu’elle intègre dans la routine de Jean, histoire de donner du coffre à ce personnage de commandant de la Criminelle au bord de la retraite.
Ses dizaines d’années dans la police l’aident à mettre en scène les situations assurément singulières qui ponctuent son intrigue : un crime de rue en plein Pigalle dont l’un des tués ressort vivant, un enlèvement par un parrain de la mafia, un prétendu cadavre sortant tranquillement de la morgue, ou un accident mortel de RER ne faisant pourtant aucune victime…
Ses personnages lui offrent l’occasion de belles répliques, entre Fred le poissard (« je me rappelle qu’après mon premier suicide (…) ») et Jean le vieux briscard (« tu as le droit à une vie aussi chiante que tout le monde »).
Le duo Fred-Jean fonctionne et on se laisse embarquer avec plaisir dans cette histoire non dénuée d’humour, à l’image du titre même du livre : Immortel ad vitam.
Immortel ad vitam, de Cécile Pommereau, éditions Noir d’absinthe, 15 €
« Le cercle des impunis », Prix du quai des Orfèvres 2019
Le prix du quai des orfèvres (PQO) existe depuis 1946, Il est remis par un jury, composé de 22 membres — policiers, magistrats, avocats et journalistes — présidé par le directeur de la police judiciaire. Cette année, le jury a récompensé Paul Merault pour son livre Le cercle des impunis.
L’auteur nous plonge au cœur d’une intrigue entre Londres et Marseille où des meurtres de policiers, tatoués d’une étrange marque sur la langue, donnent du fil à retordre aux équipes de Scotland Yard et de la PJ marseillaise.
Tueur en série sillonnant l’Europe, réseau criminel organisé ou loup solitaire ? L’enquête emmène le lecteur sur deux fronts, lui permettant de suivre en parallèle le travail des enquêteurs des deux pays.
Avec une intrigue rythmée, pleine de rebondissements et de suspense, le cru 2019 du prix du quai des Orfèvres saura vous tenir en haleine jusqu’au bout.
Le cercle des impunis, de Paul Merault, éditions Fayard, 8,90€
Un numéro spécial du magazine Liaisons : « Vidocq, entre mythe et réalité »
En écho à l’exposition « Vidocq, entre mythe et réalité » (qui se tient à la préfecture de Police jusqu’au 23 décembre), le nouveau numéro (n°120) du magazine de la préfecture de Police, Liaisons, propose une sélection de documents d’archives, d’objets d’époque et de photos extraites du film et du making-off de L’Empereur de Paris.
Il rassemble aussi des contributions d’historiens sur la vie de Vidocq, l’univers du bagne, le Paris de l’époque ainsi que des interviews exclusives du réalisateur Jean-François Richet, de Vincent Cassel et de l’équipe du film : scénariste, chef décorateur, créateur des costumes.
Tiré à 50 000 exemplaires, il offre une véritable plongée dans l’univers rocambolesque du personnage et les coulisses du long métrage.
Liaisons est en vente chez votre marchand de presse ainsi que sur le site de la Documentation française.
« Histoire du 36 illustrée », une réédition à (re-)découvrir !
Paru en 2011, l’ouvrage « Histoire du 36 illustrée » qui a été réédité l’an dernier, à l’occasion du déménagement de la direction de la police judiciaire, couvre désormais une période plus large, de 1665 à 2017.
C’est à un voyage passionnant que nous invite Claude Cancès, l’ancien patron de la police judiciaire parisienne, associé à Charles Diaz, commissaire général de la Police nationale, historien renommé et ancien du 36.
Une plongée captivante dans les archives de la préfecture de Police et de l’Identité judiciaire ! Photographies, rapports, enquêtes, pièces à conviction, lettres et fiches rythment les pages de cet ouvrage sur lequel on se précipite avec curiosité.
On se promène dans les coulisses de l’Histoire, la grande et la petite, de la plus ancienne à la plus récente, avec fascination, découvrant par l’image toutes ces affaires retentissantes qui ont ponctué la vie du mythique Quai des Orfèvres, croisant au passage un certain Georges Simenon, en compagnie d’un policier qui devait lui inspirer le célébrissime commissaire Maigret.
Un ouvrage réalisé avec le concours de la préfecture de Police qui a ouvert ses services et mis à disposition des auteurs les archives, pour certaines inédites, de l’Identité judiciaire.
Histoire du 36 illustrée (réédition), de Claude Cancès et Charles Diaz, Mareuil Editions, 28 €
« Azuro, le dragon bleu »
Azuro est un adorable dragon. Mais chaque jour, il subit les moqueries des autres dragonneaux de son école. Car Azuro n’est pas un dragon comme les autres : pour son espèce, ses écailles d’un bleu scintillant sortent de l’ordinaire, et il ne crache pas du feu, mais de l’eau…
Abandonné de tous, Azuro va s’envoler vers l’inconnu et découvrir qu’ailleurs sa différence peut devenir une force.
Azuro, le dragon bleu est le premier tome des aventures de ce dragonneau singulier. Le thème de la différence, abordé dans cette collection, est cher à ses auteurs, Laurent Souillé, affecté dans un service de police judiciaire de la préfecture de Police, et son frère jumeau Olivier. Il y a plus de vingt ans ils ont en effet créé ce personnage d’Azuro pour raconter l’impact de la gémellité sur leur enfance et expliquer que la différence est à leurs yeux « la plus belle richesse de notre Monde ». Mais, c’est à la suite de l’arrivée d’une petite elfe dans leur famille qu’ils ont décidé de présenter l’histoire et les premières illustrations de Jérémie Fleury aux éditions Auzou. Ainsi tous les livres édités depuis sont dédicacés aux enfants atteints du syndrome de Williams et à leurs parents. Les auteurs sont devenus les « ambassadeurs » de l’association Autour des Williams avec laquelle ils organisent des interventions en milieu scolaire et des présentations à la presse afin de sensibiliser à cette maladie orpheline qui touche près de 5000 enfants en France.
Azuro, le dragon bleu, éditions Auzou, 5,95 €
Tu tairas tous les secrets
Dérives sectaires et charlatanisme médical sont au programme de ce nouveau roman écrit par le policier et auteur Hervé Jourdain. L’écrivain prolifique signe un cinquième polar réaliste et passionnant.
Hervé Jourdain propose un thriller à double enquête et deux héroïnes aux caractères bien trempés : Zoé Dechaume et Lola Rivière. Entre d’un côté un corps retrouvé dans le parc naturel des Ardennes dont l’ADN prouve qu’il s’agit de l’épouse d’un chef de brigade à la PJ de Paris et de l’autre côté une éditrice retrouvée noyée dans la Seine, les policières voient les pistes se multiplier et les disparitions s’accumuler. Entre la Belgique, les Ardennes et la capitale, les jeunes femmes sont prêtes à tout, même à braver leur hiérarchie, pour mener à bien leur enquête.
Tu tairas tous les secrets, Collection : Fleuve noir, 416 pages, 19, 90 €

© Melania Avanzato
Ancien capitaine de police à la brigade criminelle de Paris, Hervé Jourdain est l’auteur de Sang d’encre au 36 (Prix des lecteurs du Grand Prix VSD du polar, 2009), de Psychose au 36 (2011), du Sang de la trahison (Prix du Quai des Orfèvres, 2014) et de Femme sur écoute (Grand Prix Sang d’Encre, 2017). Nommé récemment commandant, il officie désormais comme analyste au ministère de l’Intérieur.