La photo du mois : « Derniers ajustements »
Retrouvez notre série d’articles sur le décryptage de clichés réalisés par les photographes de la préfecture de Police… bienvenue dans les coulisses de l’institution !
C’est jour de cérémonie dans la Cour du 19 août 1944, cour d’honneur de la préfecture de Police sur l’Île de la Cité. Des policiers en uniforme se pressent, se réunissent, puis répètent les étapes de la cérémonie d’accueil des gardiens de la paix qui va bientôt se dérouler. Flash-back : entré à la préfecture de Police en 2011 comme gardien de la paix, Guillaume, le photographe, a lui-même été récipiendaire dans cette même cour historique, nommée ainsi en hommage aux policiers de tous corps qui ont combattu durant la Seconde Guerre mondiale pour la libération de Paris. Toutes les cérémonies officielles se déroulent ici. La cérémonie d’accueil, c’est une tradition. « Pour les nouveaux collègues », nous dit Guillaume, « c’est l’arrivée sur Paris, le début de l’aventure parisienne, l’entrée dans le corps de la Police nationale mais aussi de la communauté PP. Nous sommes curieux de les voir et de les accueillir, ils représentent l’avenir ! »
« Passer outre la monotonie »
Le photographe observe, l’œil aux aguets, le boitier à portée de main. Depuis six ans qu’il travaille comme photographe, il est rôdé sur ce type de photos. Une cérémonie dans la cour de la préfecture de Police suit un protocole strict et la commande photo est précise : photographier les moments clés. Mais il aime venir en avance, laisser traîner son regard et rester à l’affût d’émotions. Le temps est un peu couvert, la lumière douce.
Ce qu’il cherche ? « Passer outre la monotonie ! L’exercice pourrait être vu de manière rébarbative mais il y a toujours moyen de trouver des pépites », en se faufilant, en jouant avec la lumière, en se faisant oublier derrière son appareil. Pour saisir des instants, parfois volés à ceux qui se concentrent sur les préparatifs de ce moment solennel… comme à ce gardien de la paix appliqué sur l’ajustement du couvre-chef de sa collègue brigadière cheffe. « Soucieux de l’image qu’ils renvoient aux plus jeunes, toute leur attention se porte sur les derniers détails de la préparation. Un peu en arrière, se pensant à l’abri des regards, Ils ne me voient pas arriver. » Et c’est là que Guillaume capture un moment d’entraide, de partage, et aussi d’émotions, dans la cour d’honneur de la préfecture de Police, symbole fort d’appartenance et de fierté.