DÉCOUVERTE : Patrouilles du monde

Policier à la préfecture de Police depuis près de vingt ans, Franck Rossini est l’auteur d’une série documentaire de 10 épisodes sur les patrouilles autour du monde. Alors que la diffusion de « Patrouille » a débuté sur le petit écran (depuis le 2 décembre), il revient pour nous sur l’âme de ce projet au travers d’images de tournage exclusives.

Franck Rossini, entre deux "patrouilleurs du monde"

Franck Rossini, entre deux “patrouilleurs du monde »

Comment a surgi l’idée de cette série documentaire ?

Elle est née de ma passion pour les voyages. J’ai pratiquement fait le tour du monde ces dernières années et je suis allé à la rencontre des policiers pour parler de leur pays mais aussi de leurs missions. De tous ces témoignages, a germé en moi l’idée d’écrire une série documentaire sur le métier de policier et plus exactement ce qui en est le cœur : la patrouille.

 

Quelle est l’articulation de cette série de 10 épisodes ?

Chaque épisode est construit autour d’une thématique et se déroule dans deux pays différents pour offrir un portrait croisé de policiers. Pour le spectateur, c’est une immersion totale dans le quotidien des patrouilleurs. Les thématiques* sont assez diverses et les paysages contrastés : la problématique de la drogue est abordée dans l’épisode filmé en Afghanistan et au Pérou, les femmes dans la police en Palestine et en Inde, la surveillance des frontières au Mexique et au Brésil, etc.

©Christian Lamontagne

Comment s’est opéré votre choix des pays traversés pour ce projet ?

Avec les quatre équipes de tournage, nous avons posé nos caméras et nos drones dans 18 pays différents. Pour l’épisode « Patrouille dans les bidonvilles » qui se déroule au Brésil, nous avons filmé à Rio de Janeiro dans les favélas (Rio – Le Cap en Afrique du Sud) et pour l’épisode « Patrouille tout-terrain » (Brésil-Equateur), dans un lieu splendide que sont les Foz do Iguaçu.
Tourner avec la police n’est pas chose aisée même quand on est soi-même policier. Obtenir les autorisations pour suivre pendant plus d’une semaine des femmes et des hommes qui risquent leur vie au quotidien a demandé beaucoup d’énergie et de temps. D’autant plus que le projet était ambitieux et unique à la télévision.

« C’est la première fois qu’une série documentaire en immersion consacrée à la police est réalisée avec autant de destinations sur tous les continents. »

 

©Franck Rossini

©Franck Rossini

 

©Franck Rossini

Le choix a aussi évolué au gré des réponses. Nous souhaitions suivre la police américaine notamment à New-York mais cela nous a été refusé pour cause d’élections présidentielles. Certains pays ont décliné et d’autres ont accepté avec enthousiasme comme ce fut le cas en Israël, en Grande-Bretagne, à Haïti et en France notamment. 

 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en côtoyant ces patrouilles du monde ?

J’ai été marqué par cette faculté pour chaque police de s’adapter à son propre terrain d’action et aux problématiques rencontrées.
A ce titre, Haïti a été très révélateur. Avec des moyens dérisoires, des conditions de vie extrêmement difficiles, les membres de la police haïtienne sont d’un grand professionnalisme et d’une abnégation extrême. L’épisode qui leur est consacré est très parlant et montre que la richesse d’une police vient de ceux qui la composent. Chaque police est finalement le reflet de la société et du pays où elle se trouve.

« Cette immersion totale permet de comprendre le métier de policier et ses risques au quotidien mais aussi de prendre conscience des problématiques sociales des pays traversés. »

 

©Christian Lamontagne

©Christian Lamontagne

A quoi le téléspectateur doit-il s’attendre en regardant cette série ?

Il découvrira autre chose que ce qu’il a l’habitude de voir dans les reportages concernant la police. Au coeur de l’action, dépaysé par la diversité des lieux, il réalisera sans doute les difficultés rencontrées sur le terrain par les policiers que ce soit à Paris, à Haïfa, à Barcelone ou dans les Township du Cap.
Mon souhait est, qu’à travers cette série, le téléspectateur puisse s’ouvrir sur le monde à travers une profession souvent mal comprise. L’idée est de lui montrer que ce métier n’est pas anodin et que ceux qui l’exercent aux quatre coins de la planète sont avant tout des êtres humains et non des RoboCops qui, pour défendre la société, risquent leur vie pour la sécurité de tous.

 

 

* La série s’organise autour de 10 thématiques : – Patrouille au féminin
- Patrouille dans les bidonvilles
- Patrouille dans les capitales européennes
- Patrouille dans les territoires du narcotrafic
- Patrouille touristique
- Patrouille dans les villes méditerranéennes
- Patrouille envers et contre tout
- Patrouille tout-terrain 
- Patrouille aux frontières
- Patrouille des îles

« Patrouille », série de 10 épisodes (10X52′)
Chaque samedi, à 20h40, depuis le 2 décembre, sur National Geographic et en 2018 sur RMC Découverte