TÉMOIGNAGE Coronavirus : Sur place au bon moment

Sarah et Willy, deux fonctionnaires de la préfecture de Police, passaient leurs vacances aux Philippines lorsqu’ils se sont retrouvés coincés sur l’île de Cébu en pleine crise du Coronavirus.
Faute d’avions et inquiets pour leur reprise de service, ils ont appelé l’ambassade de France à Manille pour faire un point sur leur rapatriement. A leur grande surprise, c’est l’ambassadeur lui-même qui les a rappelés pour que le couple supervise le rapatriement des touristes français bloqués sur l’archipel.

 

L’île de Cébu, province des Philippines

Sarah, 24 ans, gardien de la paix à la direction de l’ordre public et de la circulation à l’unité de contrôles routiers et Willy, 25 ans, policier à la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne affecté au commissariat de Saint-Denis, ne s’attendaient pas à venir en aide aux quelque deux cent cinquante vacanciers inquiets et souhaitant rentrer chez eux en France. Durant six jours, les deux policiers n’ont pas hésité à prolonger leur séjour (à leurs frais) pour recenser quotidiennement les identités des voyageurs, relever les numéros des passeports et rassurer les familles avec des enfants, parfois en bas âge.

Du 15 au 21 mars, tous les matins, Willy et Sarah se rendaient à l’aéroport, allaient à la rencontre des touristes français et dressaient des listes aussi précises que possible pour en rendre compte à l’ambassade. Malgré le stress, les faux espoirs (un avion militaire qui n’a pas pu les aider faute de places), et le manque de moyens (pas de masques pour se protéger), les deux policiers ne se sont pas découragés :

 

« Nous avons fait du mieux que nous pouvions, ça nous tenait à cœur de bien agir, ça fait partie de notre travail ! », déclare avec enthousiasme Willy.

 

L’aéroport international de Mactan-Cebu qui dessert Lapu-Lapu, Mandaue et Cebu.

Après une semaine harassante, les autorités redoutent la fermeture de l’aéroport. Heureusement, les évacuations s’enchainent à un rythme soutenu, et c’est finalement un coup de fil de l’ambassade qui annonce au couple la fin de leur mission.

 

« Lorsque nous avons réussi à embarquer, les derniers français restant sur l’île avaient tous un vol de programmé», poursuit Sarah.

 

Quarante-huit heures après leur arrivée, Willy et Sarah ont regagné leur service avec le sentiment d’avoir passé des vacances un peu particulières…