LA POLICE ET VOUS : l’Identité Judiciaire s’expose au Palais de Tokyo
Une scène de crime dans un musée d’art moderne ? C’est le concept de l’exposition « Double Je » qui se tient jusqu’au 16 mai au Palais de Tokyo et dont la scénographie a été « expertisée » par le service régional de l’Identité Judiciaire de la préfecture de police.
Visite commentée avec deux commissaires, celui de l’exposition et le chef de l’Identité Judiciaire :
- Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo et commissaire de l’exposition
- Xavier Espinasse, commissaire divisionnaire, chef du service régional de l’Identité Judiciaire
L’exposition « Double Je » s’articule autour d’une énigme imaginée par le romancier, Franck Thilliez : un artisan d’art s’accuse du meurtre de son rival dont le corps est introuvable.
L’exposition permet d’explorer une scène de crime tout en plongeant dans l’intimité des métiers d’art au travers des lieux de vie du personnage fictif : bureau, chambre, bibliothèque, garage et ateliers.
Outre les 8 artisans réels ayant collaboré à l’exposition, le service régional de l’Identité Judiciaire de la préfecture de police (SRIJ) a participé à la mise-en-scène de cette intrigue policière et artistique originale.
Le + de Pref Police le blog : le « Jeu Double Je » !
A l’occasion de l’exposition « Double Je », la préfecture de police et le Palais de Tokyo vous proposent de gagner des invitations pour 2 personnes pour découvrir l’exposition.
Préf Police le blog : pourquoi contacter la préfecture de police pour une exposition de ce type ?
Jean de Loisy : l’exposition a été fondée sur le fait que des criminels, des policiers et des artisans d’art avaient la même obsession du détail.
Avec l’auteur de romans policiers Franck Thilliez, nous avions évidemment des idées et intuitions dramaturgiques sur ce que les artisans devaient accomplir.
Mais pour que ce soit juste, il fallait qu’il y ait l’expertise de la réalité de ce genre de situations.
Nous avions parlé du projet aux agents de la police judiciaire il y a un an et nous ne les avons recontactés que quand les indices sont arrivés. Il a alors fallu qu’ils réagissent extrêmement vite et qu’ils sachent immédiatement où installer ici et là leurs différents chevalets pour que le public puisse s’y retrouver.
PPLB : concrètement qu’est-ce que l’IJ a apporté ?
Xavier Espinasse : Nous avons mis à disposition quelques petits matériels qui sont pour nous des outils du quotidien. Nous avons d’autant plus accédé à cette demande qu’il n’y avait aucun risque de violation de secret technique puisqu’il s’agit d’éléments connus du grand public.
Tout ce qui est vu ici correspond à une réalité technique réelle c’est-à-dire que nous avons tenu à « coller » au maximum à la vérité. Nous n’avons pas sombré dans la facilité : nous sommes restés dans la technique et nous ne nous trahissons pas nous-mêmes.
J de L : Cela a été fait avec une attention, un soin de la part des équipes de la police judiciaire avec une réactivité étonnante.
C’était formidable parce que tout d’un coup nous basculions de la fiction dans la réalité et on se demandait si les vrais artisans d’art n’étaient pas en l’occurrence les commissaires.
PPLB : avec l’œil du policier, que pensez-vous de l’association de ces deux univers ?
XE : Ce n’est pas évident que l’IJ de Paris participe de cette façon et aussi lourdement à une manifestation liée à l’art moderne et au conceptuel : nous sommes présents partout dans cette exposition !
J’ai le sentiment que nous apportons vraiment quelque chose : nous aidons à rendre la démarche scénaristique plus compréhensible pour le visiteur.
Le côté terre-à-terre et technique de notre participation contraste avec l’aspect onirique général de l’idée. Je pense que le petit plus que nous apportons va alerter les visiteurs et les questionner.
Remerciements à M. de Loisy et à l’équipe du service communication du Palais de Tokyo