Journée de formation sur les violences conjugales
La mission de prévention, contact et écoute (MPCE) du 11e arrondissement a participé à une journée de formation « Ne restons pas seul(e) face aux violences faites aux femmes ! », jeudi 27 juin, à l’Assemblée Nationale face à un public professionnel.
Organisée par le réseau de santé périnatal parisien, cette formation a permis aux 200 médecins, sages-femmes et travailleurs sociaux participants, d’approfondir leurs connaissances sur les moyens mis à leur disposition dans le cadre des violences faites aux femmes.
Pour évoquer les axes phares de cette thématique, sont intervenus :
• un médecin, «Comment aborder la question des violences conjugales en consultation médicale »
• une juriste de l’association Paris Aide Aux Victimes, « Comment rédiger un certificat médical ou une attestation médicale » tout en respectant les règles de déontologie
• une victime autiste témoignant sur le thème « Violences et handicap »
• un psychiatre, « Comment repérer les violences » et « Qu’est-ce que l’état de sidération »
Comme l’explique Sandrine Dion, brigadier-chef de la MPCE du 11e arr. :
« Les victimes de ce type d’infraction nécessitent une prise en charge particulière. Souvent atteintes de stress post-traumatique de part les violences subies, elles ont parfois l’impression d’être dédoublées, que leur corps et leur esprit sont dissociés, ce qui peut expliquer leur ambivalence et le fait qu’elles puissent parfois faire machine arrière dans leurs démarches.
Leur manque d’indépendance financière peut aussi être un frein pour sortir de ces violences.
Elles ont vécu et arrivent à supporter l’insupportable mais se retrouvent désarmées pour fuir cette situation.
Pour surmonter ce stress post-traumatique, elles cherchent parfois à retrouver cet état de sidération par le biais de médicaments, de drogues, d’alcool, etc., ce qui peut rendre plus difficile leur prise en charge. Mais il ne faut pas oublier que ce sont elles les victimes. »
Aux côtés de l’intervenante sociale de son commissariat, Sandrine Dion a présenté, au travers d’un cas pratique réel lors de la table ronde « Comment orienter les femmes victimes de violences ? », le traitement judiciaire de ces infractions par les commissariats.
Elle revient pour nous sur ce processus et sur une question fréquemment posée par les victimes : la différence entre une main courante et une plainte.
Femmes victimes de violences : que faire ?
1ère étape
Appeler le 3919
« C’est le moyen le plus facile, le plus accessible pour que la victime engage une démarche. Un coup de fil et elle est conseillée par des écoutantes qui l’orientent vers l’association la plus adaptée à sa situation ».
2e étape
Être accompagnée par une association
« L’association accueille la victime, l’aide à trouver un logement, l’accompagne dans ses démarches, etc.
De nombreuses associations sont signataires d’une convention (NDLR : relative au traitement des mains courantes en matières de violences conjugales à Paris) avec les services de la préfecture de Police :
Paris Aide aux victimes (PAV75), Libres terres des femmes, CIDFF de Paris (centre d’information sur les droits des femmes et des familles), Elle’s imaginen’t, Femmes solidaires, PHARE (Paris Hébergement Accueil Refuge Ecoute), Halte aides aux femmes battues (HAFB).
A noter que ces associations peuvent notamment faire le lien avec des centres d’hébergement dont les adresses – en vue de protéger la victime – sont tenues secrètes. »
=> Retrouvez les coordonnées des associations d’aide aux victimes
3e étape
Se rendre en commissariat
« Des policiers sont formés et des services spécialisés, les BLPF (brigades locales de protection des familles), sont dédiées à ce type d’infraction. Dans de nombreux commissariats (NDLR : dans les 11e, 13e, 14e, 15e, 18e, 19e et 20e arr.), une intervenante sociale et une psychologue peuvent accompagner les victimes. »
Main courante ou plainte : quelle différence ?
« Si la victime n’est pas prête à déposer plainte et à engager une procédure judiciaire, la main courante permet de faire trace de son passage en commissariat. Si le Procureur de la République estime que les faits sont trop importants, il peut demander une enquête mais dans ce cas la démarche est sollicitée par lui-même. »
A SAVOIR
La victime peut également directement prendre rendez-vous en commissariat. En appelant le numéro unique de la préfecture de Police, le 3430, elle est ensuite orientée vers le service de plainte sur rendez-vous.
Le rendez-vous permet aux effectifs de police de préparer l’entrevue (mettre à disposition une interprète, par exemple), en vue d’une prise en charge efficace et adaptée à chaque victime.