INTERVIEW : policier et hockeyeuse
Plus de 20 ans de métier et tout autant de hockey, Dominique est brigadier de police au sein de la brigade criminelle de la préfecture de Police et tente de concilier son sport avec l’exigence de son quotidien professionnel.
Depuis quand pratiquez-vous le hockey et pourquoi avoir choisi ce sport ?
J’ai commencé à patiner à l’âge de 12 ans et le hockey sur glace en 1998. En 2002, j’ai intégré le club de Neuilly-sur-Marne (Les Bisons) à la création de l’équipe féminine dont je suis désormais la responsable et avec laquelle nous avons remporté la coupe de France Féminine et avons été deux fois championnes de France !
« J’ai commencé à jouer au hockey car mon frère y jouait et cela m’a donné envie d’essayer. Et depuis, j’ai même initié ma nièce à mon tour ! »
Vous faites également partie d’une équipe Police (Les Sentinelles) dont vous êtes la seule femme !
J’en suis la trésorière et coordonne les différents membres du bureau pour la gestion de l’équipe.
A son lancement il y a deux ans, l’équipe était composée de 17 joueurs dont 1 gardien de but. A ce jour, nous sommes 45 joueurs inscrits dont 3 gardiens de but.
Nos joueurs viennent de la Police Nationale, de la Gendarmerie Nationale, des Douanes, de l’administration pénitentiaire, des Polices Municipales sur l’ensemble du territoire national et sont tous rattachés à leurs clubs de hockey sur glace respectifs.
« L’équipe Police est mixte mais je suis à ce jour la seule fille : avis aux amatrices ! »
Au quotidien, comment conciliez-vous votre sport avec votre métier ?
Je m’entraine 1 à 2 fois par semaine avec l’équipe féminine de Neuilly-sur-Marne, mais cela est forcément soumis à mon activité professionnelle. Il m’arrive régulièrement de louper des entrainements surtout depuis que je suis affectée à la Brigade Criminelle, l’actualité étant chargée depuis quelques temps.
Avec l’équipe des Sentinelles, nous nous regroupons 3 à 4 fois par an en région parisienne ou en province, à nos frais financiers et sur nos jours de repos personnels.
Mais vous vous retrouvez avec l’équipe Police pour des actions tout au long de l’année ?
Oui, bien sûr. En novembre 2016, nous avons par exemple organisé un tournoi corporatif à caractère caritatif pour la lutte contre le cancer, avec une séance d’essai pour les enfants présents dans le public, et nous jouerons en public, mi-mai, contre l’équipe police allemande à Cergy sur la patinoire de formation du hockey en France.
« A la rentrée de septembre, nous voudrions mettre en place régulièrement des séances d’essai pour la population. C’est l’un de nos projets en cours. »
Existe-t-il d’autres équipes hockey au sein de la préfecture de Police ?
Depuis la création de notre équipe police, les Pompiers de Paris (les Bruleurs de glace) ont également monté leur équipe !
Nous souhaiterions justement créer un championnat corporatif et sommes prêts à aider ceux qui souhaiteraient monter une équipe dans leurs domaines professionnels.
Un autre de nos objectifs est de pouvoir organiser un championnat police à travers la France mais pour cela il faut que nous soyons encore plus nombreux !
Allez-vous suivre les championnats du monde de hockey qui ont lieu jusqu’au 21 mai à Paris et Cologne ?
Je vais même y assister puisque j’ai acheté, dès la mise en vente il y a presque un an, un pack pour voir l’ensemble des matchs de l’équipe de France. J’ai également un billet pour Canada/ Finlande qui promet d’être un très beau match.
J’aimerais vraiment que la France puisse se qualifier pour les quarts de finale. Je garde encore un souvenir mémorable des JO d’Albertville en 1992 quand, à domicile, l’équipe de France de l’époque avait atteint ce rang.
Comment encourageriez-vous des novices à découvrir le hockey ou assister à un match ?
Je conseille à toutes les personnes qui voudraient découvrir « le sport le plus rapide du monde » de venir assister à un match « en live ». Ce sont des matchs de haut niveau et comme pour beaucoup de sports, l’ambiance y est toujours meilleure sur place et en direct.
L’organisation du championnat du Monde à Paris est une chance pour le hockey français de faire encore plus connaître ce sport qui, malgré ses 20 000 licenciés en France, reste très peu médiatique, méconnu du grand public et qui a souvent l’image d’un sport violent. Mais croyez-moi, c’est un magnifique sport et quand on y a gouté un jour, on a du mal à le quitter !