ESCRIME : GAELLE GEBET, DES FOURMIS DANS LE FLEURET
Âgée de 33 ans, l’escrimeuse Gaëlle Gebet vient de ranger définitivement son fleuret dans sa housse. Son dernier fait d’armes : une médaille de bronze par équipes aux championnats du monde d’escrime 2016 à Rio de Janeiro. Si les combats et le stress des compétitions sont désormais derrière elle, l’ex-sportive de haut niveau n’en a pas fini avec les défis.
Gaëlle Gebet n’a que cinq ans et demi lorsqu’elle manipule sa première lame à Beynes, dans les Yvelines. Elle est immédiatement séduite par le fleuret, pourtant réputé pour sa difficulté technique : « L’épée est une arme de patience ; le sabre, quant à lui, exige beaucoup de puissance statique et explosive au niveau des membres inférieurs. Le fleuret est un peu une combinaison des deux ». Elle entame à Aix-en-Provence un sport-études dans un centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS). Après son bac, elle poursuit ses études et sa discipline à Chatenay-Malabry. Dans la foulée, elle obtient chez les juniors, en 2004, la médaille de bronze en individuel aux championnats du monde en Bulgarie. Après un BTS assistant de gestion PME PMI, elle rentre en 2007 à l’École nationale de police de Paris, à la grande satisfaction de son père, CRS à Vaucresson. Au milieu de ses collègues policiers, elle retrouve de nombreuses similitudes avec sa discipline, comme « la vie de groupe, la proximité avec les collègues, les défis, avoir un référent, les emplois du temps atypiques ».
En 2008, elle rejoint la compagnie de circulation de la DOPC*. Grâce à l’aménagement du temps dont elle bénéficie, elle pratique son sport et ses entraînements de façon intensive. Elle décroche une médaille de bronze par équipes aux championnats d’Europe d’escrime 2014 à Strasbourg, ainsi qu’une médaille de bronze par équipes aux championnats du monde d’escrime à Kazan en Russie la même année.
Mais de tous ses matchs, son meilleur souvenir reste une troisième place lors de la coupe du monde d’escrime 2014-2015 en individuel à Cancún : « Cette médaille, je l’ai décrochée toute seule », dit-elle fièrement.
Alors qu’elle vient tout juste de remiser sans regret sa tenue tricolore, son masque et son fleuret, elle souhaite définitivement tourner la page « escrime » : « Ce n’est parce qu’on a été un bon sportif qu’on est un bon entraîneur ».
Désormais, sa carrière de policière est dans sa ligne de mire, ainsi que la course à pied, sa nouvelle « marotte ». Prochain défi pour la jeune femme « accro » à l’action, un trek en Islande.
* direction de l’ordre public et de la circulation
* Institut national du sport, de l’expertise et de la performance
Découvrez l’intégralité de ce portrait en mai prochain, aux côtés de nombreux autres athlètes, dans le numéro de Liaisons consacré à la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.