Une cérémonie en mémoire des policiers libérateurs
On connaît peu l’engagement de centaines, voire de milliers de policiers parisiens dans la Résistance. Des plus modestes aux plus héroïques, toute une gamme d’actes d’insubordination ont été accomplis dans la plus grande clandestinité. C’est dans le rejet profond de l’Occupation qu’a germé l’insurrection menée le 19 août 1944, où près de deux mille policiers patriotes rassemblés sur le parvis de Notre-Dame ont investi la préfecture de Police puis hissé le drapeau français sur son toit. La préfecture de Police est alors devenue l’épicentre de la « bataille de Paris » contre l’ennemi allemand jusqu’à l’arrivée de la deuxième division blindée dans la capitale, le 24 août, puis la reddition finale des forces allemandes, le 25 août, signée dans la salle de billard de la préfecture de Police par le général von Choltitz.
Le 12 octobre 1944, afin de rendre hommage aux policiers résistants, le général de Gaulle a remis la Légion d’honneur au drapeau de la préfecture de Police. Celle-ci est depuis symbolisée par la fourragère rouge portée à l’épaule par les policiers parisiens lors des cérémonies officielles.
Pour célébrer l’anniversaire de l’insurrection de la police parisienne et rendre hommage aux policiers tombés lors de ces affrontements, la préfecture de Police organise chaque année une cérémonie commémorative dans sa grande cour centrale, baptisée « Cour du 19 août ».
Ce mardi 25 août, celle-ci s’est déroulée en présence de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à la citoyenneté, de Didier Lallement, préfet de Police, de Marc Guillaume, préfet d’Ile-de-France et d’Anne Hidalgo, maire de Paris.. Après avoir salué les drapeaux de la préfecture de Police et de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris et passé en revue leurs sections d’honneur respectives, les personnalités se sont recueillies devant le monument de la Résistance élevé dans la cour du 19 août 1944. Un hommage a également été rendu aux policiers victimes du devoir.
Enfin, le ministre de l’Intérieur a prononcé un discours dans lequel il a invité les policiers à se souvenir « qu’entre ces murs et dans cette cour, des policiers, ces héros résistants, parce qu’ils ne voulaient plus saluer un uniforme qui n’était pas celui de la France, ont refusé la servitude et la résignation ». Il a également salué leur fidélité à « cet esprit qui a fait se soulever les résistants de l’été 1944 » , leur esprit de loyauté et leur sens du devoir ainsi que leur engagement sans faille pour protéger la population.
Il leur assuré « tout son soutien » dans leurs missions « face aux critiques, aux marques de défiance, aux atteintes à l’autorité et aux valeurs de la République» .