Portrait : Léopold, la tête dans les étoiles
Léopold G., 27 ans, est chef du bureau des associations de sécurité civile au secrétariat général de la Zone de défense et de sécurité de Paris depuis juin 2019. Au-delà de son métier et de son intérêt pour le secourisme, cet ancien bénévole pour la protection civile voue depuis sa plus tendre enfance une passion pour les étoiles. L’astronome autodidacte a même contribué à quelques découvertes à la périphérie de notre système solaire, dont plusieurs publications scientifiques se font l’écho.
Léopold G. devant la Lunette équatoriale de la Coupole Arago à l’observatoire de Paris (Observatoire de Paris – PSL)
Nous tenons à remercier les équipes de la communication de l’Observatoire de Paris pour avoir permis cette prise de vue.
Avec un sourire timide, Léopold confesse avoir depuis son plus jeune âge les yeux tournés vers le ciel. Au-delà de ses lectures d’enfant sur les planètes, du haut de ses dix ans, il se documente sur la formation des trous noirs, le fonctionnement des étoiles ou des nébuleuses… Un Noël, il reçoit de ses parents un vrai télescope avec lequel il fait ses premières observations de la Lune. Les soirs d’été, confortablement installé sous une couette avec son grand frère sur le balcon de sa maison dans un village non loin de Saint-Etienne, il contemple émerveillé le ballet cosmique qui s’offre à lui. Poussé par sa passion, il part en colonie en Belgique pour faire un stage dans un centre spatial éducatif. Il découvre l’intérieur d’une navette et fait des simulations très réalistes de vols dans l’espace.
Tout en affinant son intérêt pour les corps célestes, Léopold poursuit ses études ; il passe un Bac S et s’installe à Lyon pour y suivre l’enseignement de Sciences Po en affaires publiques, affaires internationales, puis à l’Institut Régional d‘Administration… « un parcours très linéaire et assez classique », affirme-t-il sans fausse modestie. Là, il découvre de nouvelles matières, dont la sociologie.
Après un stage à la préfecture de la Nièvre, il ressent le désir de travailler dans la fonction publique et occupe un premier poste à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises comme consultant juridique sur le droit statutaire des sapeurs-pompiers. Á côté de cette activité, il décide de devenir secouriste : « J’ai vu de la lumière, j’ai poussé une porte, je suis entré et j’ai très bien été accueilli. C’est après que les choses se sont compliquées…». Comme le souligne Léopold, les formations en prévention et secours en équipe de niveau 1 et 2, sont « assez dures, exigeantes et intenses, on place les candidats dans des situations extrêmes, voire dans des conditions parfois extrêmes ». Il reconnaît également que cet apprentissage permet à chacun d’appréhender son niveau de sensibilité face à une crise : « On a tous des degrés de tolérance face à l’adversité. Personne n’a peur de rien, ce n’est pas possible. C’est un mythe ».
Toujours humble, il confesse que 90% des interventions sont faites de « petits bobos », de beaucoup d’attente et que surtout, il ne faut jamais se penser, ou se poser en héros. Évidemment, certaines interventions sont plus dures que d’autres, mais ce que le jeune secouriste apprécie par-dessus tout dans cette vocation, au-delà de venir en aide à son prochain, c’est la solidarité et l’esprit d’équipe.