PAROLES DE : David, nouvellement naturalisé

Jeudi 6 juillet, ce sont plus de 400 personnes qui ont été naturalisées au Panthéon.

Le préfet de Police, Michel Delpuech, a présidé l’une des deux cérémonies qui y avaient lieu, a prononcé un discours de bienvenue et a remis leur décret de naturalisation à plusieurs personnes nouvellement naturalisées.

 

Parmi elles, David, 25 ans, chilien en France depuis 20 ans et victime des attentats de novembre 2015.

 Vous avez votre décret entre les mains, que représente-t-il pour vous ?

C’est une réelle émotion. C’est assez fort, surtout dans ce lieu lourd de sens. Et ça met une certaine pression !

Pourquoi avez-vous souhaitez devenir français ?

Mon expérience (NDLR : David a été retenu en otage au Bataclan lors de l’attentat du 13 novembre 2015) a déclenché quelque chose.

Je suis arrivé en France quand j’avais 5 ans. Depuis les attentats, je suis en arrêt maladie et en pleine reconstruction.

Pour moi, ça n’est pas seulement une carte d’identité ou un passeport français, c’est avant tout identitaire : la jouissance de pouvoir dire « je suis français » comme je dis « je suis chilien », avec tout autant de fierté.

Que représente pour vous « être français » ?

Pour moi être français représente la Liberté. C’est un honneur pour moi.
Il y a quelque chose que l’on m’a enlevé un jour, durant 2h30, et j’ai aujourd’hui la chance d’être libre et de choisir où je vais et ce que je décide.

Comment avez-vous vécu cette cérémonie ?

Ça a été fort de me faire remettre ce décret par le préfet de Police. Cela m’a beaucoup ému quand il m’a présenté, moi, comme un individu à part entière alors que je pensais me fondre dans la masse et qu’il a raconté mon histoire.

Et entendre la Marseillaise… C’est un bel hymne, qui me fait penser à toutes les valeurs de la France et de manière générale à la liberté.

 


Dans votre discours, vous avez souhaité remercier les policiers.

Je ne remercierai jamais assez les policiers, la BRI. Ce sont des anges gardiens, des héros pour moi. Quand j’étais enfermé là-bas, je ne pensais qu’à une seule chose : la police. Elle est venue et m’a sauvé.
Le meilleur moyen de les remercier, c’est de le faire entre ces murs, qu’ils l’entendent et que cela résonne ici.

La cérémonie prenant fin, David s’empresse de retrouver sa future femme. Après avoir vécu en banlieue parisienne, il vit depuis un an à Paris, « la plus belle ville du monde », selon lui. Et d’ajouter : « Je pense aux millions de touristes qui viennent visiter la France chaque année et je me dis que j’ai la chance d’être à Paris et d’être français. »


Parmi les hommes et les femmes nouvellement naturalisés ce jeudi 6 juillet, le plus jeune a 18 ans. Le plus âgé, 87.