Interview d’un croqueur de feu
Dessine-moi une intervention !
PPBlog vous invite aujourd’hui à découvrir la fonction de dessinateur opérationnel de la brigade des sapeurs-pompiers de la préfecture de Police.
Rencontre avec cette unité méconnue dont la mission est devenue essentielle lors des interventions des soldats du feu.
En quoi consiste, lors d’une intervention sur un sinistre, la fonction de dessinateur opérationnel au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris ?
Lors d’une intervention sur un événement majeur, le dessinateur opérationnel est mobilisé au même titre que l’équipage de secours aux personnes.
Il doit réaliser sur place et en temps réel un dessin en 3D du bâtiment concerné par le sinistre (incendie, effondrement, NRBC, fuite de gaz, attentats, etc.).
Ce dessin en volumétrie est ensuite mis à la disposition du commandant des opérations de secours (COS) afin de lui permettre notamment d’affiner le dispositif d’intervention des équipages, surtout dans le cadre d’ouvrages complexes ou imbriqués.
Pourquoi et comment cette fonction a-t-elle été créée au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris ?
Le croquis opérationnel est né de la collaboration entre la BSPP et un dessinateur, René DOSNE, qui illustrait les interventions de la brigade dans le cadre de reportages pour le magazine « allo 18 ».
Un véritable intérêt opérationnel est apparu au fur et à mesure des interventions et c’est le colonel Casso qui a pris la décision d’intégrer cette fonction dans le dispositif opérationnel.
Pendant plus de 40 ans, la discipline a évolué et s’est structurée jusqu’à atteindre une technique mise en œuvre par des sapeurs-pompiers sélectionnés et formés.
Quels sont les outils utilisés par le dessinateur opérationnel ? Faites-vous appel aux nouvelles technologies ?
Lors d’une intervention, le dessinateur opérationnel utilise simplement une feuille de papier et des feutres.
En effet, l’exigence de la rapidité d’exécution et l’environnement précaire d’un sinistre ne permettent pas l’utilisation d’outils numériques.
Toutefois, en complément des plans des bâtiments et des témoignages, le dessinateur opérationnel s’aide de son smartphone pour consulter les vues aériennes disponibles sur certaines applications.
Dans le cadre des retours d’expérience, le groupe des dessinateurs opérationnels va utiliser, comme les architectes, des logiciels de conception et d’animation 3D pour réaliser des maquettes numériques permettant de comprendre et de présenter le développement du sinistre ainsi que les actions de secours réalisées.
Cette simulation numérique réalisée sur différents sinistres permet également de faciliter la formation tactique des cadres de la brigade.
Et pour terminer notre entretien, faut-il un profil particulier pour intégrer l’unité de dessinateurs opérationnels ?
La prédisposition au dessin est un élément mais ce n’est pas suffisant.
La première qualité du dessinateur opérationnel est la compréhension de la 3D; des tests psychotechniques sont d’ailleurs réalisés en ce sens lors des épreuves de sélection pour intégrer l’unité.
A ces dispositions particulières s’ajoutent les connaissances de terrain nécessaires pour analyser un sinistre, ses évolutions et tous les procédés d’engagement opérationnel, c’est pourquoi à la BSPP, le niveau minimum de chef de garde est requis pour passer les sélections.