24 HEURES AVEC : un démineur
… ou plutôt deux, car le travail s’effectue en binôme. Félix et Xavier sont de permanence aujourd’hui. Le téléphone vient de sonner : ils embarquent dans le camion de déminage et se rendent sur les lieux. Pendant ce temps, une autre équipe de 6 démineurs intervient pour une opération programmée de neutralisation.
Equipe 1 – Labo 3
Un colis suspect est signalé dans le 5e arrondissement. Félix et Xavier, de permanence au Labo 3 (l’une des deux bases parisiennes de déminage), recueillent les informations auprès des policiers qui, sur place, ont établi le périmètre de sécurité.
De leur camion chargé d’un large panel de matériels (robot, tenue, système à rayon X, etc.), ils extraient les outils qui leur seront nécessaires pour intervenir sur cette valise abandonnée et les installent sur les lieux. « Les chirurgiens arrivent pour traiter le problème », aiment-ils à dire entre eux.
Xavier s’équipe de la tenue de protection EOD avec l’aide de son collègue : cette tenue de déminage pèse en effet 34 kg ! Après analyse de la situation, il s’approche avec précaution de la valise suspecte et dispose un canon à eau propulsant à très haute vitesse une colonne d’eau à 30 cm de l’objet pour disloquer les éventuels composants d’un engin explosif.
Xavier s’approche de ce qui pourrait être un EEI (Engin Explosif Improvisé) pour inspecter son contenant. Après vérification, il signale à Félix que le danger est écarté. Fin de l’intervention.
Ils seront redemandés sur des levées de doutes encore trois autres fois.
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Félix et Xavier prennent la route du Stade-de-France. Comme pour tout match, une visite de sécurité est programmée pour assurer la protection des spectateurs. Dès 16h, l’équipe est en place.
Équipe de son gilet porte-outils, le binôme investit les lieux, vérifiant jusque sur les toits que tout est sécurisé.
Les spectateurs commencent à entrer dans le stade. Les démineurs, eux, restent sur les lieux, à la disposition de la salle de commandement police qui opère au sein du Stade-de-France. Ils n’en repartiront qu’après le match, lorsque le public sera sorti.
Félix et Xavier quittent la Plaine-Saint-Denis (93). Leur garde de 24h prend fin : ils passent le relais à un autre binôme de permanence alors que Paris s’éveille déjà.
Equipe 2 – Labo 4
Pendant ce temps une autre équipe de 6 démineurs intervient pour une opération programmée de neutralisation. Ils se rendent en Seine-Saint-Denis suite à la découverte de munitions lors de travaux sur un site ferroviaire. S’il peut survenir chez des particuliers (exemple récurent : lors du déménagement d’un parent âgé qui avait conservé un obus en souvenir !), l’enlèvement de munitions dites « historiques » se révèle parfois d’autant plus complexe que le poids est conséquent : sur ce chantier, ce sont ce jour-là 3 bombes d’aviation anglaises de 1000 livres (plus de 450 kg) qui sont découvertes près des voies SNCF.
L’exploitation du matériel des démineurs et leurs analyses mettent à jour 3 échos suspects révélant des engins chargés en explosif. Félix identifie la fusée détonateur puis procède à son extraction.
Alors que les munitions historiques sont généralement emmenées sur une base annexe pour destruction, celles de ce chantier pharaonique sont détruites sur place. La neutralisation des 3 engins se déroule sur la seule journée : une telle opération n’avait pas été réalisée depuis la Libération.